Un léger retard en France

Selon certains spécialistes, le burn-out ou syndrome d’épuisement professionnel, n’est pas défini médicalement mais il recouvre des situations de souffrance psychique bien réelles, mal évaluées et mal prises en charge dans notre pays. Ce concept, mal cerné, ne figure dans aucune classification des troubles mentaux ou de maladies. Certains médecins déplorent même le retard de la France en matière de prévention et de prise en charge, comparé aux pays d’Europe du Nord (notamment la Suède et le Danemark).

Quelques chiffres sur la souffrance dans les entreprises

Comme le confirme Gérard Sebaoun, député PS du Val-d’Oise et médecin, la souffrance psychique au travail est une réalité grandissante dans notre pays. On ignore cependant le nombre précis de travailleurs touchés. Selon lui, il y aurait « des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de personnes ». (Santé Publique France le chiffrait à 30 000 en 2015, en se basant sur des données recueillies entre 2007 et 2012, soit 7% des 480 000 pathologies mentales liées au travail). L’organisation internationale du travail (OIT) chiffrait, en 2012, entre 3 et 4% du PIB des pays industrialisés, le coût des effets négatifs du stress. Un coût économique et social « astronomique » pour la collectivité, rappelle la mission parlementaire.

Certains professionnels réclament donc l’abaissement du « taux d’incapacité permanente partielle » (IPP), seul critère qui permet aujourd’hui de voir un dossier de burn-out pris en compte par les commissions chargées de reconnaitre les maladies professionnelles. Il est actuellement de 25%. Les députés proposent 10%, voire sa suppression à terme. Si le burn-out est reconnu comme maladie professionnelle, ce que souhaite le candidat PS à la présidentielle Benoît Hamon, les entreprises devront financer sa prise en charge, au titre du régime d’indemnisation des personnes victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles (AT-MP).

Outre les contraintes légales qui pèsent aussi sur l’employeur qui négligerait la santé physique et mentale de ses salariés, il propose des mesures « incitatives » basées sur les modèles en matière d’environnement : une défiscalisation et une labellisation pour les entreprises modèles.