Beaucoup connaissent la poupée qui fait non, mais plus encore connaissent, et parfois trop bien, l’histoire de ce salarié à qui personne n’a jamais appris qu’on pouvait dire non ! Sur le lieu de travail, ce n’est pas toujours simple de refuser: que ce soit un ordre de la hiérarchie, un service à un collègue ou même une injonction que l’on se ferait à soi-même. C’est bien tentant de faire plaisir, de ne pas s’opposer, de prouver qu’on peut tout faire, qu’on est efficace, performant et incontournable. Pourtant, dire oui à tout présente de nombreux désavantages :

  • il y a déjà le risque bien réel d’être pris pour « la bonne poire » qui n’ose pas dire non, qui va accepter de travailler sur ce gros dossier tout le week-end, sera présent pour la réunion du vendredi 19h et répondra au téléphone pendant toute la durée de ses vacances.
  • à force de tout accepter, on risque également de crouler sous le travail, d’atteindre très vite ses limites et d’accumuler retards, erreurs qui font perdre la confiance de l’employeur.
  • en disant oui à tout, on se frustre et on perd progressivement son estime de soi, en se répétant intérieurement qu’on aurait dû refuser cette tâche pénible et rébarbative dont personne n’a voulu, et on renforce le sentiment d’être exploité
  • en faisant de l’acceptation une norme, les refus provoquent de l’incompréhension et de la rancœur et les efforts fournis semblent aller de soi, n’offrant aucune reconnaissance. Quand on sait dire non, au contraire, l’acceptation génère la gratitude.

En lisant ceci, vous vous dîtes peut-être : « Moi aussi, je ne sais pas dire non. C’est grave ? ».
Oui, c’est grave, car beaucoup de personnes incapables de dire non s’exposent à un risque réel de stress et d’épuisement professionnel. De plus, cette incapacité à dire non peut également affecter la sphère familiale et perturber vos relations avec votre conjoint, vos enfants, vos amis.
Mais ça se soigne ! En consultant un psychologue, vous allez pouvoir réfléchir à ce qui vous pousse à dire oui : peur de ne plus être aimé, peur du conflit, peur de passer pour un égoïste, peur de vous affirmer… les motifs sont nombreux. Il ne s’agit pas de tomber dans l’excès inverse et se fermer à tout : l’objectif est d’apprendre à définir progressivement vos limites, fixer vos priorités et retrouver votre confiance en vous. Dire non va vous permettre de mieux gérer vos tâches au quotidien et retrouver un peu de temps pour travailler plus sereinement.

Et paradoxalement, c’est en apprenant à dire non ou à négocier, que vous saurez alors vraiment dire oui !

Anne Quélennec (0056)
Psychologue du travail
Spécialiste des RPS

www.cabinet-quelennec.fr