Ce mardi 23 juin nous avons eu le privilège de réunir quatre Directrices des Ressources Humaines d’entreprises françaises, ainsi qu’un psychologue du travail du réseau Pros-Consulte pour une visioconférence. Nous avions la volonté de créer un contexte d’échange ouvert sur le ressenti et les perspectives de la fonction RH, qui a été au cœur de l’organisation du travail durant ces derniers mois houleux de période de pandémie globale. Etant donné les différents secteurs d’activité respectifs à ces DRH, nous avons pu mesurer la diversité des contraintes organisationnelles auxquelles elles avaient fait face, ainsi que la richesse et l’ingéniosité des mesures mises en place.

 La mise en confinement :

Il y a tout d’abord eu le confinement avec la mise en télétravail et où en chômage partiel des collaborateurs. Cela a entrainé un changement brutal pour certains, requérant d’équiper les équipes avec des outils digitaux du jour au lendemain, et de mettre en place des moyens de communication sûrs et réguliers. Là où le télétravail avait déjà été envisagé, testé et mis en place, les salariés ont été plus auto-suffisants et adaptés. Il a fallu également apporter un soutien aux équipes ne pouvant éviter le travail présentiel et obligatoirement au contact avec le public dans un climat d’incertitude quant aux risques de contamination et de transmission du virus. Il a surtout été capital de s’assurer que les liens de communication étaient intacts, voire renforcés, que cela soit entre collaborateurs au sein d’une équipe, entre les managers et leurs équipes, et entre la direction et tout le personnel.

Le confinement :

Du jour au lendemain, le domicile s’est transformé en lieu de travail et c’est dans cette situation particulière qu’il a fallu véritablement soutenir les équipes au jour le jour. Effectivement, là où certains ont trouvé une nouvelle forme d’agilité et un gain notable de qualité de vie, d’autres ont vécu un bouleversement profond engendrant dans certains cas un mal-être psychologique. Il a fallu aller au-devant de ces phénomènes et mettre en place un suivi régulier autant dans un cadre professionnel que personnel, et équiper ou former les managers à reconnaître les personnes fragilisées. Les équipes de communication interne ont aussi été mobilisées pour informer et animer tous les acteurs de l’entreprise et maintenir le tissu social de l’entreprise. La fonction RH a donc été très sollicitée, et a pu se reposer sur les services de Pros-Consulte pour prendre en charge le soutien émotionnel à la personne par le biais de sa plateforme d’écoute notamment.

Le retour difficile et le syndrome de la cabane :

Quand le déconfinement a commencé à être envisageable, il a fallu gérer la problématique du retour au travail. Ceci est allé et va plus loin que la mise aux normes sanitaires des locaux, qui était relativement complexe en soi, car les salariés voient le retour au travail présentiel de manière relativement polarisée. Les DRH ont observé d’une part un groupement de salariés pressés et désireux de retrouver leurs habitudes et le contact social avec les collègues. C’est aussi un répit accordé à certains qui éprouvaient des difficultés à séparer le domaine professionnel du domaine privé et n’arrivaient pas à se déconnecter dans leur domicile. D’autre part, il y a les collaborateurs qui souffrent du syndrome de la cabane. Tel que l’a décrypté Emmanuel Bentata (psychologue du réseaux Pros-Consulte), ces personnes auront bénéficié d’une meilleure qualité de vie pendant ces quelques mois de confinement : Une vie familiale et un rythme quotidien plus sains et une diminution des risques et de la perte de temps des transports. Dans le contexte du retour au travail, ce syndrome de la cabane est le facteur principal du mal-être ressenti par les salariés qui manifestent une appréhension à se confronter au monde extérieur.

Les besoins de demain :

Depuis le 11 mai le déconfinement a lieu de manière progressive et il a été intéressant d’échanger sur les mesures mises en place au sein des entreprises des DRH participantes. Dans plusieurs cas, les comités spéciaux formés en amont ont permis de préparer la mise aux normes sanitaires des locaux et d’élaborer des chartes de télétravail. Ceci est important car aujourd’hui, là où l’on permet aux salariés de réaliser un, deux, trois, quatre jours par semaine en télétravail, on crée des conditions qui vont devenir des attentes à moyen et long terme. Ceci concerne autant les effectifs d’aujourd’hui mais pèse aussi sur les politiques de recrutement car la possibilité de télétravailler va devenir un argument clé pour les employés prospectifs.

 Conclusion :

Le milieu du travail actuel mêle encore incertitude avec avenir et cela crée une conjoncture particulièrement anxiogène pour les salariés. Il est primordial d’anticiper proactivement les RPS que la crise du COVID-19 va engendrer et ne pas attendre pour mettre en place des mesures préventives. Nous espérons que ce Club DRH Pros-Consulte a contribué à lancer ces pistes de réflexion, et nous vous invitons à nous rejoindre dès la rentrée en septembre pour faire un nouveau point ensemble.

Nous remercions les participants et leur souhaitons bon courage pour la suite !