QUATRE PROPOSITIONS POUR REDUIRE LA SOUFFRANCE AU TRAVAIL

La mission sénatoriale d’information sur le mal-être au travail vient de formuler des propositions pour réduire la charge de stress des salariés en entreprise.

D’après le rapport des sénateurs, publié dans la cadre de la mission d’information sur le mal-être en entreprise, plus d’un salarié sur cinq se plaint d’une surcharge de travail excessive, près d’un tiers estime être victime d’agressions verbales de la part de ses collègues ou de sa hiérarchie, et/ou déclare être dans l’obligation d’accomplir des tâches qu’il réprouve par ailleurs.
A partir de ce constat, les sénateurs ont formulé quatre propositions principales pour adoucir les mœurs professionnelles et restaurer la sérénité au travail :
En premier lieu, ils suggèrent d’inclure dans le Code du Travail une disposition stipulant que les méthodes de travail « ne doivent pas mettre en danger la sécurité des salariés, ni porter atteinte à leurs droits et à leur dignité ».
Outre ce point juridique, il est également préconisé que l’employeur prenne la mesure de « la charge psychosociale de chaque poste de travail ».
Les sénateurs proposent également de renforcer, au cours des formations professionnelles, la sensibilisation des futurs managers aux questions liées à la santé et la sécurité au travail.

Des collectifs de travail  
Selon le rapport, les « comportements individuels » doivent retrouver une place centrale au cœur des entreprises au détriment des procédures standardisées qui finissent par isoler le salarié, bridé dans son pouvoir de proposition ou de décision.
Les sénateurs préconisent aussi la mise en place de « collectifs de travail », via des évaluations collectives du personnel ou des espaces de concertation avec les salariés.
Le rapport souhaite, par ailleurs, lancer un plan de communication auprès des petites entreprises afin de les informer sur le rôle des organismes susceptibles de les aider, telle l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact).
Parallèlement, les Comités d’hygiène, de santé et de sécurité au travail (CHSCT) devront voir leur mission de prévention renforcée par une élection directe de leurs membres, qui pourraient bénéficier de plages horaires étendues pour jouer leur rôle.

La mission encourage également les grandes entreprises et les administrations à développer les dispositifs d’écoute, qui permettent aux salariés de s’exprimer et de recevoir un accompagnement psychologique.

L’entreprise SFR, qui emploie 9 000 salariés en France, a mis en place une cellule d’écoute, ouverte vingt-quatre heures sur vingt-quatre, qui reçoit entre cinq et dix appels par semaine.

http://www.senat.fr/rap/r09-642-1/r09-642-135.html

http://www.conseil-entreprise.org/quatre-propositions-reduire-souffrance-travail-n27650-2.html