Nous entendons souvent cette réflexion lors de réunions avec les salariés : « Mon chef me parle comme à un chien et ce n’est pas le fait que j’appelle un psy qui va le changer ! ». Évidemment, vous avez raison… quoique…

Quoique…
Dans cette relation à deux (mais bien sûr, même s’il vous parle comme à un chien et semble se fiche royalement de vos états d’âme, c’est une relation à deux, vous êtes au moins le chien…) l’un des deux personnages peut changer de position… tiens, on va dire le chien.
J’ai donc téléphoné à un psy de la plateforme qui ne m’a pas du tout demandé à quel âge j’avais été propre mais qui a mis en place avec moi une stratégie. Évidemment ceci est un exemple et il y a des clés pour chacun.
Tout d’abord quand mon chef arrive devant mon bureau pour vitupérer, je me lève tranquillement, histoire de lui montrer que je tiens bien sur mes pattes arrière.Puis très calmement et sans colère, en voyant l’homme devant moi (ou la femme) et non mon bourreau, je m’adresse à lui en le regardant :« Je n’accepte plus que vous vous adressiez à moi de cette façon. »

Chaque mot compte : le “JE” est primordial, si je dis “VOUS” je suis foutu, il rattrape la balle au bond, me dit “je vous parle comme j’ai envie” et me renvoie dans mes buts. Le “plus” veut dire : “jusqu’à maintenant j’ai encaissé, là c’est stop!”

En principe il a deux secondes de “oups” qui me permettent d’enchaîner :
“Je (toujours moi-même personnellement) souhaite qu’à partir de maintenant, nos échanges soient plus cordiaux et plus constructifs (ça va dans le sens du bon boulot et ce sera tout bénéfice pour la boite), JE vous propose que nous en discutions ensemble (j’entrebâille la porte avec MES règles du JE pour qu’il puisse s’exprimer).”

J’ai dit que j’existais, je n’ai pas joué à la victime qui tremble quand elle entend son pas dans le couloir et qui se bourre d’anxiolytiques pour le supporter, ça, c’est mon problème. Je n’ai pas transformé ma culpabilité en colère. Et le soir j’ai rappelé mon psy pour lui raconter mon exploit.
Ce petit exemple pour vous dire qu’un psy est un serrurier, un ouvreur de porte et que chaque porte est différente. Il y a une stratégie pour chaque situation. Alors n’hésitez plus à faire appel au serrurier.

France HETIER

Publié le Jeudi 26 Janvier 2012