Le projet de loi de la France Insoumise pour la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle a été rejeté hier par l’Assemblée nationale. La motion préalable adoptée par 86 voix contre 34, met un terme à la discussion et illustre parfaitement le débat sociétal qui existe depuis 40 ans.

Un mal qui existe et pourtant ….

En effet, identifié depuis les années 60-70, l’épuisement professionnel ou « burn-out » n’est pas reconnu comme maladie professionnelle, ni même comme maladie tout court. L’organisation mondiale de la santé préfère parler de syndrome et le qualifie comme un facteur influant sur l’état de santé. La cause de cette non-reconnaissance ? Les origines de l’épuisement professionnel qui sont multiples et difficiles à identifier clairement.

Mais alors l’épuisement professionnel c’est quoi ?

L’épuisement professionnel c’est avant tout le reflet de l’impact que peut avoir la vie professionnelle sur la vie privée et vice versa.

Une personne fragile émotionnellement du fait d’une situation familiale problématique (séparation, enfants difficiles, parents malades…) ou souffrant d’une précarité financière n’aura pas les mêmes ressources personnelles pour faire face à une problématique professionnelle, qu’un salarié qui rentre tous les soirs dans « une maisonnée heureuse. »

Les symptômes les plus courants identifiés par le psychothérapeute  Herbert J. Freudenberger  dans les années 70 sont : perte de motivation, fatigue, maux de tête, insomnie, perte de repère émotionnel, irritabilité, perte de sens….

C’est un épuisement à la fois psychique et physique d’un individu.

Comment savoir si l’on est touché ?

Il est aujourd’hui possible de mesurer et d’identifier le burn-out. Des grilles ou échelles (Maslasch, MBI, CBO) existent pour ça. Mais une question se pose pourtant. En effet, d’une part il est difficile de se diagnostiquer soi-même et d’autre part on sait le peu de temps qu’un médecin généraliste peut accorder à ses patients aujourd’hui. De plus aller voir un psychologue n’est pas spontané, alors comment peut-on faire ?

Et la prise en charge dans tout ça ?

Actuellement en France 500 cas de burn-out sont reconnus comme maladie professionnelle, mais 400 000 personnes souffriraient de troubles psychiques liés au travail.

Pourtant même si son origine est complexe et qu’il reste difficile à diagnostiquer il est indéniable que l’environnement professionnel est un facteur aggravant et souvent déclencheur des symptômes.

Ainsi, l’employeur peut largement influencer sur l’état psychique et physique de ses salariés.

La mise en place d’outils de prévention : plateforme d’écoute, interventions psychologiques, ateliers détente …. Peuvent grandement améliorer le quotidien des équipes.

De même, agir aussi sur l’organisation même de l’entreprise peut avoir un effet boule de neige. Un environnement de travail bienveillant où le dialogue est ouvert, où les temps de travail sont respectés et où le salarié se sent valorisé sont des environnements où l’épuisement professionnel aura plus de mal à se déclarer.

Alice THOMAS