12 millions de personnes vivent avec un handicap en France, dont 80% sont invisibles.
Dans cet article, vous allez découvrir l’état des lieux du handicap en travail, l’importance de l’inclusion en milieu professionnel, l’obligation de l’entreprise et les freins encore présents à l’intégration d’une personne handicapée. Enfin, nous vous partageons les outils dont disposent les entreprises pour une meilleure inclusion.

Handicap au travail : où en est-on ?
En France, 38% des personnes en situation de handicap sont en emploi. Si ce chiffre évolue positivement avec les années, il reste près de deux fois moins élevé que l’ensemble de la population. Ces personnes représentent 4,3% des travailleurs.
Elles doivent affronter de nombreux obstacles pour pouvoir travailler. Selon le Rapport annuel d’activité 2023 du Défenseur des droits, le handicap reste une des premières causes de discrimination en France. Leur taux de chômage est de 12%, contre 7,3% pour les autres travailleurs, soit quasiment le double.
Les choses ne sont pas forcément simplifiées en étant déjà en poste. Selon, une récente enquête de l’Ifop, près des deux tiers des personnes interrogées disent avoir dû changer de poste en raison de leur handicap. En effet, entre des stéréotypes qui persistent et des aménagements pas toujours bien effectués, la réalisation du travail peut être difficile.
D’autre part, les personnes handicapées qui travaillent occupent généralement des postes parmi les moins qualifiés. Seuls 10% d’entre eux sont cadres supérieurs, deux fois moins que chez le reste de la population active.
Favoriser l’emploi et l’égalité des chances pour ces personnes représente donc un enjeu important.
Handicap au travail : pourquoi l’inclusion est essentielle ?
Un enjeu humain et éthique
Favoriser l’embauche et l’inclusion des personnes en situation de handicap, c’est faire évoluer les mentalités dans le monde professionnel. On lutte ainsi contre les stéréotypes en mettant en avant l’ouverture d’esprit et le respect de la différence.
Selon une enquête d’Ipsos menée pour le cabinet Deloitte en 2022, 1 salarié sur 2 estime que la présence d’un travailleur handicapé dans l’organisation a aidé à changer le regard sur le handicap et sur les singularités de chacun.
Un avantage pour les entreprises
L’inclusion des personnes en situation de handicap représente l’opportunité pour les entreprises de bénéficier de profils et de compétences variés. Cette diversité est une richesse pour l’innovation, la créativité et la productivité au travail.
Cela permet aussi d’agir sur la cohésion d’équipe, la solidarité et la bienveillance entre les salariés. Bénéficier d’un environnement de travail qui intègre ces valeurs favorise le bien-être et la qualité de vie au travail.
Selon l’enquête d’Ipsos, l’inclusion d’un travailleur handicapé est perçue par les recruteurs comme bénéfique pour l’entreprise. Pour 62% des répondants, cela améliore la solidarité entre les salariés et entre les managers et les équipes.
Par ailleurs, intégrer une personne en situation de handicap permet de consolider les actions en faveur de la responsabilité sociétale de l’entreprise. Adopter une politique handicap, c’est l’opportunité pour les organisations de mettre en avant leurs valeurs sociales. Elles montrent qu’elles placent l’humain au cœur de leur stratégie.
Notons également que la génération Z se tourne davantage vers les entreprises engagées. L’inclusion est une valeur pour laquelle ces travailleurs portent une réelle importance. Cela agira donc en faveur du recrutement et de la rétention de ces talents. C’est aussi l’image globale de l’entreprise qui est impactée positivement.
Handicap au travail : une obligation pour les entreprises
La loi oblige toute entreprise privée et établissement public ayant au moins 20 salariés à employer des salariés en situation de handicap dans une proportion de 6 % de leur effectif total. C’est ce qu’on nomme l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés (OETH).
Les entreprises ne remplissant pas cette obligation doivent s’acquitter du versement d’une contribution financière.
Par ailleurs, depuis 2019, il est obligatoire pour les entreprises de plus 250 salariés de nommer un référent handicap. De même, les organisations de plus petite taille ont aussi la possibilité de le faire. Selon le baromètre Agefiph – Ifop, 67 % des recruteurs estiment que la présence d’un référent handicap dans l’entreprise est essentielle pour améliorer l’inclusion des travailleurs handicapés au sein de l’organisation. La loi précise que le référent handicap est « chargé d’orienter, d’informer et d’accompagner les personnes en situation de handicap. »


Handicap au travail : les freins à l’inclusion
Le taux moyen d’emploi direct de travailleurs handicapés dans le secteur privé est de 3,2% et de 6,8 % dans le secteur public.
Une méconnaissance du sujet
Parmi les freins liés à l’embauche d’un salarié en situation de handicap, on trouve notamment la perception d’une grande difficulté de recrutement. Selon le baromètre Agefiph-Ifop en 2023, 62 % des recruteurs considèrent que l’embauche de personnes en situation de handicap est difficile. Cette vision est notamment liée à une mauvaise connaissance du handicap. Certaines entreprises imaginent qu’elles vont forcément devoir réaliser de gros aménagements de poste et des locaux. Or, une part importante des handicaps vont surtout demander des aménagements au niveau organisationnel. Pour ceux demandant des adaptations plus complexes, les entreprises bénéficient d’accompagnement. Là aussi, il existe une méconnaissance des aides et dispositifs existants, impactant le recrutement.
Des préjugés encore existants
Il existe encore des préjugés sur les compétences d’une personne handicapée, qui est parfois perçue comme moins productive qu’un autre salarié.
C’est pourquoi beaucoup de salariés déjà en poste n’osent pas parler de leur handicap. Ils craignent d’être stigmatisés et freinés dans leur évolution professionnelle. D’ailleurs, selon une récente enquête sur l’égalité des chances en emploi des personnes en situation de handicap, trois personnes sur quatre estiment que leur handicap a freiné leur évolution professionnelle. C’est également le cas chez pour une part importante de cadres, qui ne souhaite pas faire reconnaître leur handicap. En effet, seuls 2% déclarent disposer d’une reconnaissance administrative de leur handicap, contre 5% pour l’ensemble des actifs (étude de l’Apec et de l’Agefiph).
Les travailleurs concernés finissent souvent par en parler lorsque le handicap devient difficile à cacher ou qu’un aménagement de poste est nécessaire.
Le handicap n’a pourtant aucun impact sur les compétences des salariés. En vivant avec un handicap, ils ont même pu développer des compétences comportementales et humaines qui sont utiles dans le monde du travail. On peut citer la résilience, l’adaptabilité, la gestion du stress ou encore l’intelligence émotionnelle.
Des solutions pour favoriser l’inclusion
Les entreprises peuvent mettre en place des actions pour favoriser l’intégration de personnes en situations en handicap. Elles disposent également d’outils pour être accompagnées.
Lever les obstacles au recrutement
Le recrutement ne doit pas poser d’obstacles aux personnes handicapées. Il doit être accessible. Cela débute dès l’offre d’emploi, qui doit pouvoir être compréhensible de tous et dans laquelle la possibilité d’aménagement de poste doit être notifiée.
Adapter le lieu et les outils de travail
En France, les employeurs ont l’obligation d’adapter les postes de travail des personnes handicapées afin qu’elles puissent réaliser leur travail sans difficultés. Il est important de s’assurer de l’accessibilité des locaux, d’adapter l’équipement du poste mais aussi l’organisation, les horaires de travail, les outils numériques.
Pour réaliser ces adaptations, il faut dans un premier temps échanger avec le salarié pour connaître ses besoins. L’entreprise peut également s’appuyer sur le médecin du travail qui informera sur les aménagements à effectuer.
Profiter des aides disponibles
Il existe des aides pour soutenir les entreprises : aide à l’emploi des travailleurs handicapés, aide au maintien de l’emploi, aide à l’adaptation des situations de travail…
Les entreprises privées peuvent se tourner vers l’Agefiph afin d’obtenir des aides. Pour les entreprises publiques, c’est le FIPHFP qui pourra les accompagner.
Sensibiliser et former les équipes
Il est important d’impliquer l’ensemble des collaborateurs dans la politique d’inclusion des personnes handicapées. Pour commencer, cela passe par la sensibilisation et la formation des équipes mais aussi des managers, des représentants du personnel et de la direction.
La sensibilisation des équipes est primordiale pour aller au-delà des préjugés et améliorer la connaissance sur le sujet du handicap.
Chez Pros-Consulte, nous accompagnons les entreprises en intervenant auprès de tous les travailleurs.
Via notre organisme de formation, nous sensibilisons les équipes pour leur permettre de mieux comprendre le sujet du handicap et d’adopter une posture facilitant l’intégration des personnes concernées.
Nous intervenons également auprès des managers. Ils découvrent ainsi l’impact du handicap sur la vie professionnelle et comment mieux appréhender l’encadrement de ces personnes.
Enfin, nous formons les référents handicap pour les accompagner dans leur rôle d’accueil, d’intégration et de suivi des salariés.
La sensibilisation passe aussi par la création d’un environnement de travail bienveillant. Les employeurs doivent être à l’écoute des besoins des salariés. Ils doivent aussi encourager le respect, la coopération et la solidarité entre tous.
Il y a encore du chemin à parcourir pour l’inclusion des personnes en situation de handicap. Cela est vrai dans tous les domaines de la vie. En milieu professionnel, l’insertion de ces personnes représente encore un enjeu important. Il est nécessaire que les entreprises continuent d’adapter le processus de recrutement, les conditions de travail et d’agir pour l’intégration de ces travailleurs. Il est par ailleurs important de renforcer la sensibilisation de tous les niveaux de l’entreprise. Cela vise notamment à placer la bienveillance et le travailler ensemble au cœur de l’environnement de travail. L’inclusion des personnes handicapées est bénéfique pour tous : pour les salariés concernés mais aussi pour les autres travailleurs et pour l’entreprise.