En entreprise, le manque d’autonomie fait partie des facteurs de risques psychosociaux. Il va entraîner du stress, une perte de sens, une baisse de la productivité, du désengagement et un impact sur le bien-être des travailleurs. A l’inverse, favoriser l’autonomie va apporter de nombreux bénéfices, pour les équipes comme pour l’entreprise. Cela va agir sur la qualité de vie au travail.

Qu’est-ce que l’autonomie au travail ?

L’autonomie se définit comme la capacité à ne pas être dépendant de quelqu’un d’autre. Au travail, c’est pouvoir agir sans avoir besoin de l’intervention préalable de son supérieur hiérarchique. Une entreprise qui permet l’autonomie choisit le niveau de liberté qu’elle accorde à ses collaborateurs.

Un travailleur autonome va pouvoir effectuer ses missions selon sa propre organisation, ses règles, sa vision. Il dispose d’une marge de manœuvre et est davantage décisionnaire sur la façon d’effectuer son travail. Il va ainsi pouvoir travailler de la manière la plus adaptée pour lui, selon ses propres capacités.

Par ailleurs, l’autonomie permet aussi au salarié de prendre des initiatives, de faire certains choix sans avoir besoin d’une approbation. Il aura aussi la possibilité de participer aux prises de décisions qui le concernent. Par conséquence, un travailleur autonome devient acteur de sa vie professionnelle au sein de l’entreprise.

Enfin, l’autonomie peut être présente de différentes manières. L’entreprise peut laisser aux collaborateurs le choix de la priorisation des tâches, de la façon de les effectuer, des outils utilisés. Il peut aussi s’agir de permettre la flexibilité des horaires et le choix du télétravail.

Les bénéfices de l’autonomie au travail

Accorder de l’autonomie à ses équipes va entraîner de nombreux bénéfices. En effet, elle va agir sur différents éléments.

La motivation et l’engagement des salariés

En leur apportant plus de flexibilité, l’engagement des salariés et leur sentiment d’appartenance à l’entreprise vont augmenter. Ils se sentiront davantage impliqués dans leurs missions et seront motivés à les réaliser. L’autonomie est essentielle pour la satisfaction et le bien-être des équipes. Lorsqu’il en manque, le risque est d’entrainer une lassitude et une perte de sens chez les travailleurs.

La productivité

Des salariés qui sont autonomes vont se sentir responsables de leur travail. Cela va agir sur la volonté de bien réaliser leurs tâches et de respecter les délais.

Le sentiment de reconnaissance au travail

En leur laissant gérer leur manière de travailler, les collaborateurs vont sentir que leur manager leur fait confiance. Ainsi, ils se sentiront valorisés et reconnus dans leur travail.

La créativité

En accordant plus de liberté aux salariés, cela leur laisse de l’espace pour développer leur créativité. Ils vont pouvoir amener davantage de réflexion dans leurs missions et projets. Ils se sentiront libres d’explorer de nouvelles idées, de nouveaux axes de travail. Cela va agir en faveur de l’innovation pour l’organisation.

L'engagement et la motivation au travail permis par l'autonomie

Le travail du manager

Cette liberté laissée aux équipes est également bénéfique pour le manager. Il va pouvoir se délester de certaines tâches pour se concentrer sur des missions qui le concernent directement. Cela va agir positivement sur ses propres conditions de travail. En effet, il bénéficiera d’une meilleure gestion de son temps et d’une diminution de sa charge de travail. En faisant confiance à ses collaborateurs, il se permet aussi de prendre du recul et de diminuer son stress. Par ailleurs, il pourra utiliser ce temps pour se focaliser sur d’autres missions de son rôle de gestion d’équipe (répartition des tâches, développement de compétences, soutien des salariés…).

Néanmoins, est important de comprendre qu’accorder de l’autonomie aux salariés ne supprime pas le rôle d’encadrement du manager. Ce dernier sera toujours présent pour superviser le travail au besoin, apporter son aide ou encore échanger sur l’organisation du travail.

Manager, comment développer l’autonomie de mes équipes ?

Faire un état des lieux

En tant que manager, la première étape est de faire un état des lieux du niveau d’autonomie de votre équipe. Il s’agit ici de se poser des questions. Demandez-vous si vos équipes peuvent agir de manière autonome sur leurs missions ou si celles-ci sont particulièrement encadrées. Demandez-vous également si elles peuvent apporter leurs idées, de nouvelles réflexions. Par ailleurs, peuvent-elles modifier leur méthode de travail si elles le souhaitent ? Bénéficient-elles de flexibilité dans leurs horaires ?

Deuxièmement, cet état des lieux demande aussi de questionner vos collaborateurs. Comment se sentent-ils sur leur poste ? Ont-ils le sentiment de pouvoir effectuer leur travail comme ils le souhaitent ? Pensent-ils être suffisamment écoutés ?

Cet état des lieux vous permettra d’ajuster vos méthodes de travail. Vous pourrez mettre en place de nouvelles actions pour accorder plus de liberté à vos équipes.

Identifier les besoins des salariés

Par ailleurs, il est important de comprendre que tous vos salariés sont différents. Ils n’ont pas la même manière de fonctionner ni les mêmes besoins. Ainsi, certains auront besoin d’une grande autonomie pour s’épanouir dans leur travail. A l’inverse, d’autres auront besoin de davantage de supervision. En effet, pour certaines personnes, avoir davantage de cadre est nécessaire pour être sereines sur leur poste. Apporter plus de liberté à une personne dont ce n’est pas le besoin peut engendrer du stress pour elle.

C’est pourquoi l’échange individuel avec chaque travailleur est essentiel. Il vous permettra d’ajuster votre management selon les différents profils de votre équipe.

Autonomie : instaurer une culture de confiance

Mettre en place des actions

Enfin, pour le travail en autonomie se passe bien, il est important de mettre en place certaines choses au quotidien.

Instaurer une culture de confiance et de la communication

Pour permettre à vos collaborateurs d’être autonomes, montrez-leur que vous leur faites confiance. Vous pouvez agir en leur laissant plus de liberté, en déléguant des tâches à valeur ajoutée et en apportant de la reconnaissance.

Par ailleurs, pour être autonomes, vos collaborateurs ont besoin de connaitre les attentes, les objectifs à atteindre, les délais à respecter. Pensez à bien communiquer sur ces éléments pour leur permettre de travailler avec clarté.

Ensuite, encouragez-les à poser des questions, à échanger, à proposer leurs idées. Ici, il est important de mettre en avant le droit à l’erreur. Vos salariés doivent se sentir en confiance pour donner leur avis et effectuer leur travail avec indépendance. Ils ne doivent pas craindre d’être jugé ou de commettre une erreur. Les erreurs permettent aussi de progresser.

Permettre le développement de compétences

Avant d’accorder de l’autonomie, assurez-vous que vos collaborateurs soient bien formés à leur poste. Si ce n’est pas entièrement le cas, il est important qu’ils puissent l’être. La formation permet d’apporter de la confiance et de diminuer le stress chez le salarié car il saura qu’il a les compétences nécessaires pour effectuer son travail.

Par ailleurs, n’hésitez pas à encourager le développement de compétences pour permettre au salarié d’évoluer sur de nouvelles missions.

Apporter votre soutien

Laisser de l’autonomie suppose aussi de se rendre disponible pour vos équipes. Elles doivent savoir que vous êtes présent pour les accompagner en cas de besoin. Être autonome de signifie être seul dans son travail. N’hésitez pas vous aussi à leur poser des questions sur leurs besoins et à prendre en compte les difficultés qu’elles peuvent rencontrer.

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Pour conclure, nous pouvons dire que l’autonomie est essentielle pour la satisfaction des salariés. Des collaborateurs heureux de venir au travail seront davantage enclins à participer à la réussite des objectifs. Cela participe aussi à la rétention des travailleurs. Laisser plus de liberté est ainsi également bénéfique pour l’entreprise. Le temps d’un management contrôlé, dans lequel le manager s’assure en permanence que ses collaborateurs effectuent bien leur travail est dépassé. Aujourd’hui, les travailleurs, et notamment les nouvelles générations, sont désormais en quête de liberté, de flexibilité et de sens.

Il convient maintenant de trouver le bon équilibre. Les entreprises et les managers doivent permettre cette autonomie tout en définissant des limites afin d’éviter un sentiment d’isolement chez les travailleurs. Autonomie et sécurité sont compatibles pour agir en faveur du bien-être au travail.