Souffrance au travail : de quoi s’agit-il ?

La souffrance au travail représente tous les types de souffrance engendrés par le travail ou par l’environnement de travail.

Il existe plusieurs causes de souffrance au travail : stress chronique, épuisement professionnel, harcèlement, conflits, perte de sens

Divers signes peuvent représenter des signaux d’alertes comme une baisse de la motivation, un changement de comportement, des absences répétées…

La souffrance au travail se caractérise par un mal-être psychologique. Ce dernier peut également impacter la santé physique : troubles du sommeil, troubles alimentaires, fatigue importante, risques cardio-vasculaires…

En cas de souffrance au travail, il est important de ne pas s’isoler et de ne pas attendre que la situation se dégrade pour en parler.

Pour accompagner un collaborateur en souffrance, il existe des acteurs internes comme externes à l’entreprise vers lesquels il peut se tourner.

Souffrance au travail : les ressources en interne

L’employeur

L’employeur à l’obligation de protéger la santé physique et mentale des salariés selon l’article L. 4121-1 du Code du travail.

Ainsi, à la suite d’un signalement, l’employeur doit alors réagir et prendre les mesures nécessaires pour que le salarié retrouve des conditions de travail adaptées.

Dans les petites entreprises, l’employeur est souvent le manager direct, et tient aussi le rôle de responsable des ressources humaines… L’informer du mal-être lui permet d’être alerté. Il prend les mesures qui s’imposent pour protéger son collaborateur. Le salarié peut lui demander un entretien formel pour expliquer la situation. Si ce premier rendez-vous est sans effet, qu’aucune mesure n’est prise et que la situation continue de se dégrader, il peut être nécessaire alors d’informer son employeur de manière écrite. Cela peut se faire par e-mail par exemple, en relatant les faits et la période depuis laquelle la situation s’est dégradée. Ce mail ferait état de preuve en cas de différend.

Les ressources humaines et les chargés de prévention

Dans les plus grandes entreprises, les ressources humaines tiennent ce rôle d’accompagnement du collaborateur. Elles ont un pouvoir de décision quant aux conditions de travail ainsi qu’un devoir d’alerte. Lorsqu’elles sont au fait des difficultés rencontrées par un salarié, elles ont la possibilité d’agir pour faire face aux problématiques et améliorer la situation. Pour exemple, si la souffrance provient d’une charge de travail trop élevée, celle-ci peut être revue. Une meilleure répartition des tâches peut notamment être proposée. Pour citer un second exemple, en cas de conflit entre deux collaborateurs, une médiation peut être décidée afin de solutionner la problématique.

Souffrance au travail : en parler à son emplyeur
Certaines entreprises ont également un service de prévention, au sein duquel des chargés de prévention travaillent à la sécurité et à l’amélioration des conditions de travail. Ils sont chargés d’évaluer les risques, et de conseiller puis mettre en œuvre une fois validées par l’employeur, des mesures de prévention, pour protéger les salariés. Lorsqu’il existe souffrance au travail, et donc un risque psychosocial, les chargés de prévention peuvent être consultés pour proposer des solutions.

Le comité social et économique (CSE) et les représentants du personnel

Le comité social et économique est l’instance de représentation du personnel dans l’entreprise. Il est mis en place dans les entreprises d’au moins 11 salariés. Les membres du CSE sont élus par les salariés de l’entreprise pour 4 ans maximum.

Il a notamment pour rôle de contribuer à la protection de la santé physique et mentale des travailleurs et de veiller aux bonnes conditions de travail.

En cas de mal-être, le travailleur a la possibilité d’alerter le CSE. Il peut se confier en toute confidentialité.

Le CSE dispose d’un droit d’alerte lorsqu’il constate une atteinte aux droits des personnes, à leur santé physique ou mentale. Dans ce cas, il peut saisir l’employeur, avec l’accord du salarié concerné.

En cas d’alerte de danger grave et imminent, l’employeur doit rapidement mettre en place des solutions pour contrer la souffrance au travail ou mener une enquête au besoin.

Services de santé au travail

Le médecin du travail

Le salarié peut également prendre contact avec le médecin du travail, sans attendre sa prochaine convocation à une visite médicale. Quel que soit la cause du mal-être, le médecin du travail est un interlocuteur privilégié. Tenu au secret professionnel, il sera disponible pour écouter et apporter du conseil.

Le médecin du travail va diagnostiquer la souffrance, puis, plusieurs solutions s’offrent à lui. En effet, il peut orienter la personne vers le professionnel de santé le plus adapté. Il peut également prendre contact avec l’entreprise et lui proposer des actions d’amélioration possibles (exemple : aménagement du poste de travail). Le médecin du travail peut par ailleurs informer l’employeur des difficultés dans l’entreprise sans pour autant révéler l’identité du salarié concerné.

Souffrance au travail : échanger avec un psychologue

Psychologue du travail

Par ailleurs, certaines entreprises disposent d’un service de soutien psychologique à destination des collaborateurs. Dans ce cas, les psychologues qui accompagnent les équipes représentent un réel soutien en cas de souffrance au travail. Que ce soit en face-à-face ou à distance, ils sont présents pour écouter les travailleurs avec bienveillance, leur apporter un soutien et des clés pour surmonter les difficultés et aller de l’avant. Les psychologues sont également tenus au secret professionnel, les échanges pourront donc être anonymes et confidentiels au besoin.

Selon leur rôle au sein de l’entreprise, ils pourront également proposer à l’employeur des pistes d’actions à mettre en place afin de permettre au salarié de retrouver un quotidien professionnel serein.

Le psychologue du travail peut aussi contacter le Médecin du Travail et l’alerter, afin qu’ils travaillent de concert pour améliorer la situation. Ils sont liés par le “secret partagé” et respectent ainsi la confidentialité dans le cadre de leurs échanges.

Souffrance au travail : les ressources en externe

Le médecin traitant

Le médecin traitant est également une personne ressource en cas de mal-être. En lui parlant des difficultés vécues, il va pouvoir constater l’impact de la souffrance sur la santé du travailleur. Il a un rôle de conseil, de soutien et de prise en charge médicale. Il peut aussi réorienter le salarié vers un autre professionnel de la santé comme un psychologue du travail.

Le médecin traitant pourra décider de mettre en arrêt le salarié s’il juge que cela est nécessaire. L’arrêt de travail permet un repos, une déconnexion avec l’environnement de travail. C’est également un moment pour réfléchir aux actions à mettre en place afin de ne pas retrouver un environnement de souffrance au retour.

Le médecin traitant peut se mettre en contact avec le médecin du travail pour échanger sur la situation.

L’inspection du travail

L’inspection du travail a pour rôle de veiller au respect du droit du travail dans les organisations.

Ainsi, un salarié en souffrance peut se tourner vers l’inspection du travail, sans obligatoirement en informer son employeur. L’inspection du travail pourra éclairer le travailleur sur ses droits et le conseiller face à la situation vécue. Les échanges resteront confidentiels. Néanmoins, le travailleur peut aussi mettre l’inspection du travail en copie de ses échanges avec l’employeur lorsqu’il informe ce dernier des problématiques rencontrées. Dans ce cas, l’inspection du travail peut se tourner vers l’entreprise pour mieux comprendre le contexte. Par ailleurs, elle a la possibilité de déclencher une enquête au besoin.

Les associations spécialisées

Il existe par exemple l’Association Souffrance et travail qui s’adresse à tous les travailleurs, quel que soit le poste occupé. L’association a pour mission de soutenir le salarié et de l’accompagner dans ses démarches.

Par ailleurs, ces dernières années, d’autres associations ont vu le jour pour accompagner les personnes ayant vécu des burn-out. Elles proposent des ressources aux travailleurs, des groupes de parole, des conseils d’orientation, pour aider les salariés à surmonter un burn-out. Elles détiennent souvent une antenne en local, et ont généralement une page internet. Les psychologues du travail du réseau Pros-Consulte sont à même d’orienter les travailleurs en souffrance vers l’association la plus proche de chez eux.