Un proche aidant désigne une personne qui s’occupe d’un proche (parent, enfant, conjoint ou autre personne) malade, âgé ou en situation de handicap. Les proches aidants ne sont ni des professionnels de soin ni des bénévoles. Ils apportent une aide quotidienne à leur proche qui fait face à une perte d’autonomie. On distingue un proche aidant d’un aidant familial, ce dernier n’a pas forcément de lien familial avec la personne qu’il accompagne. En plus de leur statut d’aidant, certains travaillent aussi en entreprise, ce sont les salariés proches aidants. Attention également à ne pas confondre avec le statut d’aidant familial salarié. Ici, le proche aidant est rémunéré par l’aidé pour son accompagnement.

Proches aidants et salariés en entreprise

Salariés proches aidants : stress, épuisement, isolement

En France, 11 millions de personnes sont proches aidants et ce nombre augmente chaque année. La moitié d’entre eux, soit environ 5,5 millions de personnes, sont également salariés en entreprise. Il est estimé qu’en 2030, 1 actif sur 4 sera aidant. Les salariés proches aidants doivent alors combiner leur rôle d’aidant et leur travail.

Le baromètre des aidants, réalisé par la fondation April, a mis en avant les difficultés rencontrées par ces salariés. Par leur double statut, ces personnes font face à un stress permanent et à un épuisement physique et psychologique. 54% des salariés aidants se disent épuisés et 49% se disent stressés. Ils peuvent également faire face à des troubles du sommeil, des troubles alimentaires. Ils disent aussi souffrir d’un sentiment d’isolement et de solitude.

Salariés proches aidants : impact sur la vie professionnelle

Au travail, le stress constant et la fatigue se répercutent sur la concentration et la motivation, pouvant ainsi amener un sentiment d’inefficacité sur le poste.

Pour accompagner leur proche, les aidants peuvent être obligés de poser plus régulièrement des congés. Cette situation entraine le sentiment de ne pas pouvoir évoluer professionnellement dans l’entreprise. En effet, il est difficile de se voir confier de nouvelles missions et responsabilités lorsqu’on est plus régulièrement absent.

Par ailleurs, selon l’Ocirp, 49% des salariés aidants estiment qu’ils peuvent perdre leur emploi. Là encore, cette peur va avoir un impact sur le moral et l’anxiété.

Un statut encore tabou et méconnu

En entreprise, certains n’osent pas prendre la parole et expliquer leur situation. Seulement 26% des salariés aidants ont informé leur employeur de leur situation selon l’Ocirp. Beaucoup craignent en fait l’image qu’ils pourraient avoir : peur de sembler être un poids ou inefficace dans son travail. Ainsi, les collègues et la hiérarchie peuvent être dans l’incompréhension face aux absences répétées.

Le statut de proche aidant est aussi encore méconnu. Il l’est par la population de manière générale mais aussi par les aidants eux-mêmes. En effet, plus d’1/3 d’entre eux n’ont jamais entendu parler de ce statut.

Soutenir les salariés proches aidants : les dispositifs existants

Le rôle du proche aidant est reconnu dans la loi. Ainsi, la personne bénéfice de certaines mesures en entreprise.

Le droit au répit

Depuis 2016, les proches aidants bénéficient d’un droit au répit prévu par la loi d’adaptation de la société au vieillissement. Le but est d’apporter un temps de repos à l’aidant. Ce droit est accompagné d’une aide financière permettant l’accueil du proche dans un centre.

Le congé du proche aidant

Le congé de proche aidant se substitue depuis 2017 au congé de soutien familial. Ce congé permet, sous conditions, d’arrêter temporairement son activité professionnelle pour s’occuper de son proche. Dans le cas d’absence de dispositions conventionnelles, la durée maximale du congé est de 3 mois. L’employeur ne peut pas refuser le congé. L’employeur ne rémunère pas le congé mais le salarié peut percevoir une allocation journalière du proche aidant.

En savoir plus : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F16920

Le congé de solidarité familial

Par ce congé, le salarié peut accompagner un proche en fin de vie. Sa durée maximale est de 3 mois renouvelable une fois. Pendant ce temps, l’aidant peut percevoir l’allocation journalière d’accompagnement en fin de vie. Ici aussi l’employeur ne peut pas refuser le congé.

En savoir plus : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1767

Le don de jours de congés

Il est également possible pour les salariés de faire don d’une partie de leurs congés à leur collègue aidant. L’aidant est alors rémunéré pendant son absence.

salariés proches aidants

Comment l’entreprise peut agir ?

Le nombre de salariés proches aidants augmente chaque année, il est donc essentiel pour les entreprises de prendre en compte ces personnes et leur situation. Des actions peuvent être mises en place pour apporter plus de sérénité dans leur quotidien professionnel et ainsi améliorer la qualité de vie au travail.

Observer, être à l’écoute et dans l’échange

En tant que dirigeant d’entreprise ou manager, vous pouvez apprendre à identifier les signaux qui indiquent que quelque chose se passe chez votre collaborateur. Fatigue, isolement, manque de concentration, irritabilité…  Observez le comportement de vos salariés. Si vous remarquez un changement d’attitude, c’est que la personne fait surement face à des difficultés. Dans ce cas, soyez dans l’échange et à l’écoute. Grâce au dialogue, des solutions peuvent être mises en place comme une flexibilité dans les horaires ou du télétravail. Il est aussi essentiel de faire connaitre les dispositifs existants aux salariés proches aidants.

Valoriser les compétences acquises

L’aidant a forcément acquis des compétences en assistant son proche, dont certaines peuvent être de vrais atouts en entreprise. On peut citer les compétences organisationnelles, la prise de décision, de responsabilités ou encore l’écoute et la résilience. L’employeur peut valoriser ces compétences dans la vie professionnelle du salarié.

Proposer une écoute et un soutien par des professionnels

Être dans l’échange entre collègues est important. Néanmoins, lorsque le quotidien de la personne devient impacté, un soutien par des professionnels de la santé va permettre de retrouver un équilibre et de prendre du recul.

Chez Pros-Consulte, nous accompagnons les entreprises dans le soutien de leurs salariés proches aidants. Via un numéro vert dédié, les aidants peuvent appeler un psychologue anonymement, 24h/24 et 7j/7. Les salariés sont écoutés, soutenus et conseillés sur leur situation.

Nous intervenons également en entreprise en organisant un groupe de parole destiné aux salariés proches aidants. Le but est de pouvoir libérer la parole sur leurs ressentis et de lutter contre l’isolement.

Sensibiliser les équipes

Le sujet des proches aidants commence à être davantage mis en avant mais il est encore trop peu connu de la population. Les personnes non confrontées à l’accompagnement d’un proche sont souvent mal ou peu informées. Il est donc important de sensibiliser tous les collaborateurs afin d’éviter l’incompréhension et de favoriser une ambiance de travail plus sereine.

Notre visioconférence « Prendre soin de soi en tant que proche aidant » s’adresse à la fois aux aidants et aussi aux managers, RH, collègues. En tant qu’aidant, la visioconférence a plusieurs objectifs : découvrir comment trouver un équilibre vie privée/vie professionnelle, apprendre à prendre soin de soi et savoir vers qui se tourner en cas de difficultés. Pour les autres collaborateurs, elle va aider à comprendre comment accompagner et soutenir la personne.

Former les managers

En tant que manager, il n’est pas toujours évident de savoir comment agir et réagir face à un collaborateur en difficulté. Pros-Consulte est aux côtés des managers via notre formation « Manager : comment accompagner un proche aidant dans son équipe ? ». Sur une journée, en présentiel ou à distance, les managers vont notamment apprendre les dispositifs proposés et le cadre règlementaire concernant les salariés proches aidants. Ils vont également découvrir les techniques d’écoute et comment favoriser au mieux l’équilibre vie pro/vie perso.

 

Sources :

Ernesti

Strategie.gouv.fr