Épisode 5 – Détection du burn-out : reconnaître les signaux avant qu’il ne soit trop tard.

03 November 2025

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Détection du burn-out : le feu couve bien avant qu’il ne brûle

Le burn-out n’arrive jamais du jour au lendemain.
Il s’installe lentement, comme une braise qu’on ne voit pas, jusqu’à ce qu’elle devienne incendie.

Dans les entreprises, on parle souvent de burn-out après coup : quand la personne s’effondre, quand il faut “gérer la crise”.
Mais avant cela, il y a eu des signes.


Des signaux faibles, souvent visibles, rarement compris. Pour autant, la détection du burn-out est donc possible.

Cet épisode de notre mini-série veut nommer ces signes, les rendre lisibles.
Parce qu’en matière de santé mentale au travail, prévenir, c’est d’abord voir.

“Je ne me reconnaissais plus” — Récit d’un basculement invisible

« J’étais devenue irritable, tout m’agaçait. Je me réveillais fatiguée, je commettais des erreurs, j’oubliais des choses simples.
Et pourtant, je continuais à dire que ça allait. Parce que tout le monde était débordé, alors je ne voulais pas paraître “fragile”.
Un matin, je me suis mise à pleurer devant mon écran. Sans raison. C’est là que j’ai compris qu’il fallait que je m’arrête. »

Ce témoignage, les psychologues du travail l’entendent souvent.
C’est celui d’une personne en surcharge émotionnelle, qui a ignoré les premiers signaux d’alerte, parfois parce que personne ne les a pris au sérieux.

Détection du burn-out : ce que les RH et managers doivent savoir

Le burn-out se manifeste par des signaux progressifs. Ils sont d’abord discrets, puis plus visibles.
Les repérer tôt, c’est donner une chance d’agir avant la rupture.

Les signaux émotionnels : quand l’enthousiasme s’éteint

« J’ai commencé à me sentir vide. Tout ce que j’aimais dans mon travail ne me procurait plus rien. Même un mail me semblait une montagne à franchir. » – Sophie, responsable commerciale.

Ce type de sentiment est souvent le premier indicateur d’une fatigue émotionnelle profonde, un des trois piliers du burn-out. La détection du burn-out passe par une vigilance accrue à ces changements subtils : perte d’intérêt, irritabilité, détachement progressif.

Les signaux physiques : quand le corps tire la sonnette d’alarme

« Je me réveillais la nuit avec le cœur qui battait trop vite. J’avais mal au dos, mal à la tête… mais je me disais que ça passerait. »– Karim, technicien.

Troubles du sommeil, douleurs diffuses, infections à répétition, fatigue chronique… Ces signaux corporels sont souvent négligés, alors qu’ils marquent une alerte physiologique. La détection du burn-out ne se limite pas à l’observation du moral : elle doit aussi intégrer la dimension corporelle.

Les signaux cognitifs : quand la concentration s’effrite

« J’oubliais des réunions, je faisais des erreurs. Moi qui étais toujours rigoureuse, je ne me reconnaissais plus. » – Claire, gestionnaire RH.

Oublis, baisse de concentration, erreurs inhabituelles, sensation de “brouillard mental”… Ces signaux cognitifs sont souvent les plus visibles pour les collègues ou managers. Les repérer tôt permet d’éviter que la spirale de surmenage ne s’installe durablement.

Les signaux comportementaux : quand l’isolement s’installe

détecter l'épuisement au travail

« Je me suis mis à déjeuner seul, à refuser les réunions d’équipe. Je n’avais plus l’énergie de “faire semblant”. » – Marc, chef de projet.

Le retrait social, la baisse d’engagement ou les réactions défensives ne sont pas de simples “mauvaises humeurs”. Ce sont des signaux d’alerte comportementaux que les RH et managers doivent apprendre à interpréter pour agir avant que ça brûle.

Ce n’est pas la présence d’un signe isolé qui doit alerter, mais l’évolution du comportement d’une personne par rapport à elle-même.

Découvrir aussi notre webinaire « Du burn-in au burn-out : prévenir l’épuisement professionnel.

Détection du burn-out : pourquoi ces signaux passent souvent inaperçus

Les entreprises ne manquent pas de données, mais de regards attentifs.
Ce qui empêche souvent la détection :

  • La normalisation de la surcharge : “on est tous débordés” devient une excuse collective.
  • La peur du jugement : beaucoup craignent d’être perçus comme “non résilients”.
  • Le manque d’espaces de parole : peu de lieux existent pour exprimer la fatigue ou la perte de sens sans crainte.

Ainsi, la souffrance devient silencieuse, invisible, jusqu’à l’effondrement.

Quand la prévention devient culture : que peuvent faire les RH ?

La clé n’est pas seulement d’agir en cas de crise, mais de bâtir une culture où les signaux faibles sont entendus.

Voici des leviers concrets pour y parvenir :

1. Former les managers à la détection et à la réaction

Les managers sont en première ligne.
Les sensibiliser aux signaux émotionnels, physiques et cognitifs et à la posture d’écoute permet d’intervenir plus tôt.
Une formation en prévention des RPS ou aux PSSM (Premiers Secours en Santé Mentale) peut faire la différence.

Découvrez aussi l’épisode1 de notre mini-série : « Détecter les signaux faibles de détresse psychologique au travail. »

2. Créer des espaces d’expression réguliers

Les Espaces de Discussion sur le Travail (EDT) permettent de parler du travail sans tabou, de verbaliser les difficultés avant qu’elles ne deviennent des blocages.
Ils favorisent l’ajustement collectif et la confiance.

3. Intégrer la santé mentale dans les indicateurs RH

Parler de bien-être ne suffit pas : il faut le mesurer.
Taux d’absentéisme, turn-over, enquêtes de satisfaction, remontées anonymes. Ces données doivent être suivies et croisées pour détecter les tendances de fatigue collective.

Le baromètre social permet de mesurer l’évolution du climat social de votre entreprise.

4. Accompagner les salariés en difficulté

Lorsqu’un salarié est déjà fragilisé, il ne s’agit plus de prévention mais d’accompagnement.
Cela peut passer par :

  • Un soutien psychologique professionnel (ligne d’écoute et de soutien, consultation avec un psychologue du travail).
  • Une réadaptation progressive au retour de congé maladie.
  • Des aménagements de poste ou un temps partiel thérapeutique.
  • De entretiens de reprise bienveillants menés par le manager et les RH.

Conclusion – Agir avant que ça brûle

Le burn-out ne se mesure pas à l’intensité du travail, mais à la désynchronisation entre l’individu et son environnement.
Quand la charge, le sens et le soutien ne sont plus alignés, la flamme finit par consumer. La détection du burn-out passe par une vigilance quotidienne.

Et si votre entreprise décidait d’agir avant que ça brûle ?
Les psychologues de Pros-Consulte accompagnent les organisations à repérer, écouter et soutenir avant la rupture.

Contactez-nous pour échanger sur nos accompagnements.

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